J’ai loué l’autre soir le film de John Woo : « Les trois royaumes ».

Un brin dérouté tout d’abord, j’ai mis un moment à m’habituer à la facture du film que j’ai mise sur le compte de mon manque d’habitude des films Chinois – bien que « Tigres et Dragons » m’ait laissé un souvenir impérissable. Le placement peu naturel des acteurs, ces magnifiques scènes qui s’étirent en longueur et s’arrêtent de façon impromptue au moment même ou aurait pu percer l’ennui, une histoire qui s’affranchit des codes imposant un héros évident ou une belle jeune femme avec laquelle il n’a rien en commun.

J’ai eu du mal à entrer dans le film, notamment parce que, justement, le film commence dans le vif du sujet.

Ce film est celui d’une récit devenu légende et, malgré la volonté de retrouver un maximum de vérité historique l’image est une parole d’ancien. Les hommes ont-ils exagérément décrit des nuées de bateaux ? Soit, John Woo les filme. Et le réalisateur de promener sa caméra, de ralentis en accélérés dans des scènes de batailles magnifiquement chorégraphiés renouvelant l’image habituelle des arts martiaux, posant sa fresque épique sur de rudes combats et des dialogues intimistes portés par de redoutables acteurs.

Sans être simpliste, l’histoire reste simple avec des personnages esquissés aux passions identifiables. La surprise vient de l’Histoire (avec un grand H) qui a prêté compétence, inventivité, génie militaire et foi en leur destin aux protagonistes de la bataille de la falaise rouge.

Tout comme l’absence d’introduction m’a surpris, j’ai été frustré par l’absence de conclusion. Je ne sais, petit occidental, en quoi cette histoire est importante pour la Chine. J’aime comprendre, mais John Woo préfère montrer et c’est peut être pour cela que malgré des films magistraux qui laissent de magnifiques ambiances dans la tête, ce réalisateur me laisse toujours un léger goût d’inachevé.

Les Trois Royaumes (2008)
Film chinois.
Réalisé par John Woo
Avec Tony Leung Chiu Wai, Takeshi Kaneshiro, Zhang Fengyi
Genre : Action, Historique

D’aprés un livre du XIIIe siècle relatant la bataille de la falaise rouge (208 après J.C.)