Photo > Pratiquer > Pratiquer la retouche pour ne pas retoucher
23 septembre 2012

Je ne suis pas un grand amateur de retouche d’image, mais j’ai néanmoins cédé aux sirènes de Photoshop pour essayer un truc ou deux ou récupérer une image un peu ratée. A ma grande surprise, pratiquer la retouche m’est apparu un excellent moyen d’apprendre à ne plus en avoir besoin.

Prenons cette image prise à mes débuts avec un reflex ; prise de vue instinctive, large alors que c’est la mendiante en bas à droite qui m’a donné envie de la prendre, avec un réglage éprouvé lors d’une prise de vue précédente. J’avais abandonné l’idée d’en faire quelque chose, jusqu’à ce que je retombe dessus dernièrement et tente un recadrage sévère, associé à une rotation renforçant la perspective et donnant l’illusion que la mendiante, fragile, est prête à vaciller.

Mon idée initiale était de faire un essai de colorisation sélective en ne conservant que la couleur du gobelet (oui, je sais, c’est mal) et de montrer l’isolement de la mendiante sur laquelle les yeux ne s’arrêtent pas. J’ai donc ajouté un “flou de l’objectif” plutôt violent, et cela a donné cette image dont j’ai un moment été fier.

Heureusement, la bande du forum de bokeh.fr veillait au grain et m’a fait comprendre que ce serait pas mal que j’use de plus de subtilité. Par contre, j’ai eu par ailleurs de très bons retours. L’idée était bonne mais largement perfectible, il fallait donc creuser.

J’ai donc fait quelques test, dont un des plus concluants consistait à ne flouter que les passants en tentant de recréer un effet “flou de bougé”, ce qui m’a pris un moment.

Cette solution ne me convenait pourtant pas. J’ai donc tenté de suivre un conseil auquel je ne croyait pas pour aboutir à cette image finale avec une effet de bokeh plus naturel, qui a en plus le mérite de fermer l’image en bas à droite.

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C’est aussi Venise
En quoi tout ce travail peut-il servir à ne pas utiliser la retouche ? Si l’on excepte la colorisation sélective, tout ceci aurait pu être évité avec une prise de vue adéquate.

  • Tout d’abord, identifier quel est mon sujet et composer en conséquence et non à la va-comme-je-te-pousse.

  • Ensuite, identifier ce que l’on ressent et veut faire ressentir pour composer avec l’arrière plan (attendre qu’il se dégage) et éventuellement la perspective.

  • Régler ; en fermant plus (ce que la luminosité me permettait de faire), j’aurai obtenu une profondeur de champ plus courte qui aurait isolé mon sujet, quitte à tenter de m’en rapprocher. Certes le bokeh aurait été beaucoup moins intense, mais si mon arrière plan avait été dégagé, cela n’aurait pas eu d’importance. Si j’avais baisé ma vitesse d’obturation, j’aurai pu obtenir des piétons flous.

Ce travail (qui m’a tout de même pris quelques heures) m’a montré comment travailler ce type d’images dès la prise de vue. Passer en noir et blanc (avec un petit filtre bleu pour faire ressortir l’effet mouillé du manteau), aurait alors été une ballade de santé, sans faire usage de Photoshop.

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