Je suis Papa > La classe Maternelles
8 octobre 2013
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Vendredi prochain, 11 octobre, je montre ma bobine dans l’émission “Les Maternelles”, sur France 5 (sortez vos magnétoscopes pour ceux qui bossent, c’est à 8h55 précises).

Moi, vous me connaissez, et sinon vous vous en doutez, commencer une journée entouré de femmes aussi charmantes que celles que l’on trouve là-bas ne me pose aucun problème (bien que cela puisse m’occasionner quelques pertes de concentration), mais ce n’est pourtant pas pour cela que je me suis laissé embarquer là-dedans. Ils avaient posé une question à laquelle je sais répondre, au moins en partie : comment grandit-on sans sa maman ? Alors j’ai levé le doigt et on m’a interrogé.

Grandir sans sa maman” dans Les Maternelles du vendredi 11 octobre 2013 à 8h55 sur France 5

Les Maternelles, si vous l’ignorez, c’est cette émission matinale de France 5 qui parle de parents et d’enfants. Animée par Julia Vignali entourée d’une sympathique bande de chroniqueurs (je mets au masculin parce qu’il y a un barbu), le programme est particulièrement réputé pour sa qualité. Si la première partie laisse la part belle aux chroniques et à un(e) invité(e), la seconde se déroule avec deux témoins et un(e) spécialiste qui s’expriment sous les bienveillantes houlettes de Julia Vignali et Nathalie Le Breton. C’est donc là que je suis entré en scène avec la trouille au ventre (bon, d’accord, j’exagère, mais j’étais quand même nerveux).

Mon fils à moi, sa maman, elle est au ciel, ce qui ne rend pas la communication très directe faute de compétences en spiritisme.

Les causes d’absence de maman sont finalement relativement nombreuses, et pour chacune de ces causes il y a des dizaines de façons de les vivre. Si ma situation est relativement facile à appréhender parce que quand on est morte, on ne l’est pas à moitié, j’étais accompagné sur le plateau par un papa dont la conjointe est partie lorsque leur fille avait deux ans mais avec qui elle a encore un contact régulier malgré la distance. Nous avons aussi eu droit à un reportage sur un couple d’hommes ayant eu recours à une mère porteuse (l’un des deux est américain, ce qui explique la légalité de l’entreprise), sujet casse-gueule compte tenu de l’actualité passée et future. Au milieu de tout ça une psychiatre rappelait enjeux et conséquences pendant que les yeux de Julia Vignali pétillaient tellement que je me demande si elle a truc pour faire ça.

L’ensemble de l’expérience s’est avéré particulièrement agréable, et ce dès le début de l’entreprise constitué d’entretiens téléphoniques et courriels échangés avec Julie Boufaïd-Fatigon, la journaliste en charge du sujet qui travaille avec un sérieux redoutable, une bonne humeur communicative et qui a aussi les yeux qui pétillent, c’est dire si ma matinée a été fatigante.

RepassageDans toute cette affaire, le plus compliqué a finalement été de me choisir une chemise. Je me suis rendu compte à cette occasion que je connais finalement assez mal ma garde-robe et qu’y trouver une chemise mettable qui ne soit pas rayée est une mission impossible.
Une fois cette épreuve passée, l’arrivée au studio n’est pas plus compliquée que de pousser une porte vitrée au fond d’une cour, être très bien accueilli, signer un papier relatif aux droits à l’image, boire un café en papotant avec mon très sympathique coreligionnaire – dont je vous recommande au passage le blog “Papa coule” – et sa blogueuse de chérie. Il y avait aussi à manger mais, bizarrement, nous n’avions pas faim. C’est que ça travaille l’estomac d’aller raconter sa vie devant quelques dizaines de milliers de personnes.

Le passage dans les loges, et surtout les mains de la maquilleuse, donnent un peu de réalité à l’affaire en même temps qu’un peu de détente parce que j’aime bien me faire papouiller le visage. La sensation du fond de teint est tout de même un peu déroutante.
L’ambiance est studieuse mais détendue. Chacun semble savoir ce qu’il a à faire et ce que font les autres, ce qui n’est pas du tout notre cas. Pas d’agacements, pas de stress visible ; c’est très bien pour nous mettre à l’aise. Viennent alors le briefing assuré par Julie citée plus haut (pendant lequel j’ai passé mon temps à me demander si je pouvais me gratter le nez), une rapide visite du plateau, les essais de micro… Moi j’ai toujours adoré la technique, quelle que soit la matière. Je me suis régalé à considérer le décor, la façon dont le matériel se plaçait etc. mais je ne savais vraiment pas quoi dire dans ce fichu micro. La prochaine fois je lui balance mon anthologie de poésie scolaire. “Le dormeur du val” et toute la clique.

Après un ultime papotage devant une porte fermée, c’est à notre tour. Se planquer derrière une pièce de puzzle, s’asseoir là où la couleur de siège change, poussée d’adrénaline et d’angoisse conjuguées. Puis vient la première question et tout s’efface. Pas de problème, pas de surprise, de bégaiement, d’envie de m’enfuir en courant ; je suis, certes nerveux, mais à ma place, légitime pour redire ce que j’ai déjà dit, mais à des personnes qui ne l’ont pas déjà entendu et à qui ça peut être utile parce qu’il est important de parler de ce dont on ne parle pas assez. L’oeil noir des caméras qui se baladent attire le mien lorsque je ne parle pas et je les oublie dès que mon prénom est prononcé. La parole tourne et puis soudain, s’éteint. C’est déjà fini.
Ah non, voilà Elsa Grangier qui nous rejoint. Je parle de ses yeux à elle aussi ou vous avez saisi le concept ?
Elsa, c’est l’internaute de la bande et elle semble branchée à une source d’énergie renouvelable. Jusque là, tout allait bien, sans surprises, sans question piège mais là, la voilà qui parle de ce blog – oui, celui que vous lisez en ce moment même – qui roupillait tranquillement dans son coin sans rien demander à personne pendant que je m’occupais mollement de son petit frère photophile (à lire ici). Vous n’imaginez même pas la pression qu’elle m’a mise pour que je le sorte de sa léthargie ! Si vous voulez la remercier ou l’enguirlander, cliquez ici pour facebook et là pour twitter, et si vous voulez lire directement l’article dont elle a lu un extrait – en admettant que ce ne soit pas coupé au montage – il faut cliquer là.

À présent, j’attends le produit fini que je verrai vendredi soir si l’enregistrement a fonctionné parce que c’est seulement la deuxième fois en trois ans que j’enregistre une émission sur ma freebox. Moi, vous me connaissez, et si vous ne me connaissez pas vous allez apprendre, je suis capable de parler longtemps quand ce n’est pas un test de micro. De ce fait (mais ce n’est peut être pas que de ma faute), on a un peu débordé sur le timing ; je me demande ce qu’ils couperont et m’attend à de la frustration en constatant que tout ce qui a été dit ne rentre pas, mais le sérieux de la préparation me rend au moins confiant dans le fait que nos propos ne seront pas déformés. Ils ont la classe, les Maternelles !

Pour bien finir, je suis rentré chez moi, à pied, en moins de dix minutes. C’est pratique ; j’aurai du laisser mon CV à tout hasard. D’autant que le travail de ces chroniqueurs m’a un peu fait envie.

C’est alors que je me suis rappelé que j’avais mon appareil photo sur moi et que j’avais oublié de m’en servir. J’ai peut être bien eu un léger problème de concentration, finalement.

Voir l’émission :
https://youtu.be/z9yBzIehNo8

Repères

Les Maternelles
du lundi au vendredi de 8h55 à 10h sur France 5
http://www.france5.fr/emissions/les-maternelles

Blog de Marc : Papa coule : http://www.papa-coule.fr/
et celui de sa chérie : Lady and Bab(y)i http://www.ladyandbaby.fr/

10 thoughts on “La classe Maternelles”

  1. Bravo pour votre témoignage aux maternelles. Je suis heureuse d’avoir découvert votre blog. Un régal pour la lecture. Vous avez un vrai don en rédaction! Elsa a eu raison de vous remotiver…

    1. Merci pour votre passage et votre très gentil commentaire. Elsa semble avoir facilement raison, mais nous n’avons pas trop eu l’impression d’avoir le choix 🙂 (Papa Coule et moi sommes bien partis pour lui faire une méchante réputation). Au plaisir de vous relire, si vous vous sentez bien ici.

    1. J’espère que vous n’êtes pas trop déçue du voyage. Merci d’être passée et, surtout, revenez faire un p’tit tour à l’occasion.

  2. Elsa a eu raison de vous pousser à reprendre ce blog! Merci pour vous articles et bravo pour la manière de les rédiger…Comptez sur moi pour revenir très bientôt pour vous lire encore et encore!

    1. Elsa est TRES convaincante. Devrai-je dire “insistante” ? Merci pour votre passage et votre commentaire. A très bientôt, donc, pour de nouvelles aventures. Dès demain.

  3. Je suis tout à fait d’accord ! Quel beau témoignage ! Et quelle belle plume !
    Pourquoi ne pas rejoindre l’équipe des maternelles pour partager avec nous tous vos talents d’écriture !!!

    1. Merci, merci. Je rougis :-$
      Quand à rejoindre l’équipe des Maternelles, c’est une idée très motivante 🙂 Quelqu’un a une proposition à me faire ?

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