Je suis Papa > Papa motard, enfant équipé : Et plus si affinités
6 novembre 2013

Cet article est la suite de Papa motard, enfant équipé : Minimum légal.

P1030587J’abordais l’autre jour la meilleure façon de poser un enfant sur un scooter sans risque qu’il en tombe tout seul. Mais une fois que le p’tit casqué est bien installé et que le minimum légal est assuré, il faut gérer le risque de chute pas tout seul.

L’équipement du motard/scooteriste est sa seule protection. Le moment semble donc bien choisi pour ne pas oublier que la majorité des accidents de moto impliquent aussi un tiers et que même si l’on est pas en tort et que l’on conduit plus prudemment que d’habitude parce qu’on a notre héritier à l’arrière (et ça marche même avec les héritières), c’est quand même nous qui finissons le cul sur le bitume. Et le passager avec.

Energie cinétiqueFaisons une expérience : Faîtes un croche-pied à votre enfant qui arrive en courant… Non, mauvaise idée…

A la prochaine belle gamelle de votre enfant, je vous invite à considérer l’état dans lequel il arrive à se mettre en tombant de sa propre hauteur, lancé à une vitesse de l’ordre de 10 km/h.
Ceci étant fait, imaginez (oui, ça demande un effort) le résultat de la même chute du haut de votre scooter, à 20 km/h, étant bien entendu que vous ne dépasserez jamais, jamais, jamais, cette vitesse avec le petit à l’arrière. Du moins c’est ce que vous avez promis à la grand-mère. Oui, je me fiche de vous.
Deux fois pire ? Pas tout à fait car la probabilité de se faire mal augmente avec l’énergie cinétique apportée par la vitesse. Or, l’énergie cinétique croît avec le carré de la vitesse. Donc, de 10 à 20 km/h, c’est quatre fois plus d’énergie cinétique…. À 30km/h, c’est neuf fois plus.

C’est à partir de là que vous décidez de ne pas faire lire cet article à l’autre parent du ti-rouleur. “Un caillou dans mon soulier a publié un article cette semaine ?” “Heu… non, non… heu, il ferme le blog”

Le bitume, on y arrive donc toujours trop vite, et même si l’on est toujours surpris par la capacité qu’ont les enfants à passer à côté du drame sans y tomber, l’asphalte est dur et abrasif. Il faut protéger la peau et les os, et rien n’est plus adapté pour cela qu’un blouson de moto. Je me suis donc mis en quête de cet accessoire pour ti-cul et ça m’a donné un petit peu de fil à retordre compte tenu du petit gabarit du ti-motard de 5 ans. Un blouson Bering un peu trop grand (taille 6 ans / 114 cm, équipé d’une dorsale très correcte et d’une doublure amovible) a fait mon bonheur lorsque j’ai remarqué qu’en fermant les manches (avec le velcro) les protections de coude tombaient au bon endroit. Sur les coudes, donc, pour ceux qui ne suivent pas.

Les gants, par contre, sont une autre paire de mitaine… Je vous rappelle que des gants de skis sont faits pour se vautrer sur la neige dont le pouvoir d’abrasion est sans commune mesure avec celui du bitume (devinez qui gagne ?). Et quand vous tombez, qu’est-ce que vous utilisez pour vous protéger si vous êtes un enfant qui n’a pas fait de judo ? Qui a répondu “la tête” ? Aussi, oui, mais je pensais aux mains.

La robocopisation du ti-motard est-elle nécessaire ? Oui, sur piste.
La robocopisation du ti-motard est-elle nécessaire ? Oui, mais sur piste.

Les mains d’enfant, c’est petit. Très petit. Après avoir fait un certain nombre de magasins, j’ai trouvé des petits gants en cuir chez Dafy. Ils étaient encore trop grands, mais ti-motard arrivait à les mettre et surtout (surtout, hein) à ne pas les perdre quand ils étaient fermés et surtout (oui je sais je l’ai déjà dit, mais c’est important) à saisir les poignées de son siège malgré l’hyper-longueur des doigts.

Le gros avantage de ces vêtements trop grands et de bonne qualité, c’est qu’ils font plusieurs années, ce qui, au prix qu’ils coûtent, est plutôt de bon goût. Le blouson devrait tenir quatre ans (il en a déjà fait trois), et les gants encore plus longtemps. Pas sûr, par contre, que la prochaine taille en fasse autant.
Dans la série des vêtements trop grand, il faut aussi avoir… un jean ou autre pantalon (en fibres naturelles et surtout pas en nylon qui fond avec l’abrasion). Parce que vous connaissez peut-être des enfants qui se changent en un temps record, mais avec le mien, ça va plus vite de mettre le jean directement par-dessus le short (oui, les genoux supportent mal l’abrasion et cette fois, le mercurochrome pourrait être légèrement insuffisant). On met bien un pantalon de pluie. Pourquoi pas un pantalon de sec ?

Avec l’arrivée de la moto dans nos vies, se sont profilés sous nos roues les rubans de bitume limités à 110, 130 km/h… J’ai donc ajouté à la tenue des genouillères avec protège-tibia (au rayon moto-cross) parce qu’on n’est jamais assez prudent et passé le casque en intégral parce qu’un casque, c’est mieux quand ça protège. Ceci étant dit, on est plus en sécurité sur une autoroute que sur une nationale, même si c’est moins rigolo.
Quand aux chaussures, j’avoue que je tiens là ma limite : je n’en ai pas trouvé ce qui, au rythme auquel il en change, vaut mieux pour mon portefeuille. A défaut, soyons logiques : pas de sandales, bien entendu, c’est un minimum, et des chaussures montantes, c’est l’idéal.

Si après tout ça il vous reste un peu d’argent, n’hésitez pas à investir dans un intercom qui vous permet de communiquer avec votre passager. Si à cinq ans, mon ti-minou savait déjà taper dans mon dos quand il avait un problème (de préférence dans la circulation au milieu du périphérique dépourvu de bande d’arrêt d’urgence), l’entendre permet de diagnostiquer l’urgence du problème et de lui dire de se retenir encore deux minutes avant de s’arrêter faire pipi derrière une glissière de sécurité.

Enfin, dernier truc, et non des moindres, un nombre important de motards a un déficit auditif (on parle de 40%, même si j’ignore d’où vient ce chiffre). Si il est potentiellement imputable au bruit du moteur, ceux qui ne roulent pas en Harley sont tout aussi à risque à cause du vent dans le casque qui peut très facilement souffler au dessus des 80 décibels fatidiques : des protections auditives ne sont donc pas un luxe pour sauvegarder l’audition de notre progéniture (du moins jusqu’à ce qu’il se la défonce lui-même avec son iPod). Et comme ti-motard ne conduit pas, il peut tout simplement porter des bouchons pour oreilles en vente dans n’importe quelle (para)pharmacie qui filtrent indistinctement tous les sons, mais n’empêchent pas d’entendre l’intercom quand il est à fond.
Vision d'avenirCeux qui sont conçus pour les conducteurs filtrent surtout les fréquences dangereuses, comme les Alpine MotoSafe, que j’utilise et recommande, qui me permettent de ne pas perdre mon environnement de l’oreille.

Finalement, le plus gros risque à emmener son enfant en moto, c’est que mini-motard finisse un jour par devenir motard tout court et que Papa motard, passé un fugace moment de fierté, se mette à connaître les angoisses qu’il a lui même fait supporter à ses ascendants.

Le pire est que papa motard sait que, même si les bonnes habitudes ont été prises et que l’équipement est adéquat, il n’y a aucune bonne raison pour que son enfant soit moins abruti au guidon que lui au même âge.

Je flippe déjà !

Cet article est la suite de Papa motard, enfant équipé : Minimum légal.

3 thoughts on “Papa motard, enfant équipé : Et plus si affinités”

    1. Merci. Je devrai peut être les re partager à chaque rentrée ; l’information sur le sujet est tellement disparate.
      Quand à moi ce sont les mobylettes qui me fichaient la trouille. J’ai toujours eu très peur de tomber de ces trucs là 🙂

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