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1 octobre 2009
Seychelles

Il n’y a pas de secret : si c’est pas arrosé, c’est pas vert.

Cet axiome qui vaut notamment pour le Pays Basque présente l’intérêt d’offrir une alternative au soleil plus souvent en mode lance-flamme sous 4° de latitude Sud, soit la hauteur où, du côté de l’océan Indien, s’étire paresseusement l’archipel des Seychelles, étalement de cailloux créoles baignés de soleil et, donc, d’eau.

La pluie y est tropicale par définition, chaude et intense par vocation. Elle est presque aussi agréable que l’eau de la mer à 27°C et tout aussi efficace pour rendre les tee-shirts transparents. Reposant la peau de la morsure du soleil, bien que ne dispensant pas toujours de la crémer, elle la rince du sel. Il faudrait être bien chagrin pour se plaindre d’un pareil bienfait qui permet de mieux apprécier le soleil lorsqu’il revient illuminer une végétation désaltérée et variée.

P1080467.JPG Nous avons mouillé notre ancre dans quelques unes de ces cartes postales où pullulent les crabes autour de la moindre mangrove ou du moindre ruisseau, où le bernard l’hermite a son champ de bataille, où le pigeon bleu roucoule, la tortue géante se hâte lentement, les pinsons oranges fluo pépient, les lézards vert -“ fluo aussi -“ lézardent, les fourmis fourmillent et des araignées peu engageant se font une toile.P1090055.JPG

Notre hôtel était flottant, nos véhicules de location avaient des pédales et nos bus ne portaient pas le nom d’un hôtel mais coûtaient 7 roupies (0,35 €) avaient des banquettes défoncées et étaient conduits, voir pilotés, porte et tombeau ouverts sur des routes pas faites pour ça. Malgré cela, nous n’avons pas eu le temps de saisir l’essence des Seychelles bien qu’ayant pu, un peu, en comprendre l’esprit.

Créoles par nature, les Seychelles sont un amalgame métissé qui se porte sur le camaïeu de brun des visages aux traits d’inspirations variées. La langue créole d’origine Française cohabite avec la langue officielle héritée de l’occupation Anglaise. Si, comme chante le poète, le soleil donne la même couleur aux gens, il leur transmet aussi le même rythme et les Seychelles s’affairent dans la méconnaissance totale du concept de précipitation. N’allez pas croire pour autant à de la langueur ; les Seychellois que nous avons rencontré sont travailleurs et acharnés. Roués, souvent. Rastas, parfois. Toujours souriants.

P1090051.JPGLes sourires sont là-bas aussi brillants que le soleil qui culmine aussi haut qu’il peut le faire – ne cherchez pas votre ombre à midi : elle est sous vos pieds. C’est le matin que des nuées de cantonnières se déploient, râteaux ou balais en main, plus ou moins bien vêtues selon qu’elles nettoient une rue ou une plage privée, et attaquent les abords des endroits les plus fréquentés par les touristes.

La puissance de l’industrie touristique est d’une terrible évidence. Elle m’a surtout frappée à Mahé où des hectares de côte sont aménagés, clôturés. Isolés. Gardés. Le fossé entre les touristes et les autochtones est également évident. Il n’y a qu’à monter dans un bus local et sentir le poids des regards pour mesurer le côté inhabituel de la chose. Le touriste loue probablement plus souvent une voiture ou roule avec le bus de l’hôtel. Parfois, il va au marché plein de poissons frais, de fruits colorés où grouille lentement un peuple généreux (ah ces poissons donnés par des pécheurs ayant trop péché !).

Malgré cette évidence d’un tourisme de luxe complètement déconnecté de la vie locale, nous avons croisé beaucoup de jeunes couples, visiblement en voyage de noce, ou même venus se marier sur place et avoir la photo de buffet sur fond de cocotier. Le couple est d’ailleurs la forme de regroupement de touriste la plus répandue que nous ayons pu croiser. De tous âges, parfois en grappes, plus souvent seuls bien qu’à deux. Tellement seuls qu’ils en oublient de dire bonjour.

P1080751.JPGAlors nous reprenons la mer, ou la mer nous reprend, nageons avec les poissons derrière le moindre coin de roche, le moindre récif de corail, poursuivons les dauphins, suivons les tortues marines, observons le saut d’un espadon, la fuite des poissons volants, la nage des crabes, laissons une casquette et une paire de lunettes en gage à Neptune et prenons les alizés, la tête pleine d’images et de soleil.

Le spot à ne pas rater

Les jus de fruit dans la montée pour aller à grande-anse (La Digue)

La cuisine Italo Créole d’une merveilleuse subtilité de l’Eclipse. Tout ce que nous avons gouté, glaces incluses, était d’une finesse et d’une qualité rare (Anse à la mouche, Mahé)

Où et Quand ?

Deux semaines en septembre 2009, à six à bord d’un Beneteau Cyclades 43.3 loué chez Moorings.

3 thoughts on “Sessel”

  1. Ah les Seychelles, les plus belles plages du monde (à mon humble avis et j’en ai pourtant vues beaucoup partout ailleurs)… Un éden qu’il faut continuer à préserver, pour les générations à venir. Mais pour l’instant le gouvernement seychellois s’en sort plutôt bien.

    🙂

    1. Je n’ai pas vraiment de critère de comparaison pour les plus belles plages du monde, mais je le crois aisément. Par contre, la volonté de protection du gouvernement des Seychelles, outre qu’il s’agit d’un combat déjà ancien est très évidente et notablement efficace (et rassurante quand on voit la construction galopante ici ou là). Parcs naturels, éradication de certaines plantes d’importation pour protéger les espèces endémiques etc… les efforts sont notables.

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