Aujourd’hui, les journalistes nous annoncent une bonne nouvelle : Le mariage du très britannique prince William avec la très charmante Catherine Middleton qui semble vouée à rester “Kate” malgré le protocole, comme Diana à laquelle on la compare avec une insistance qui confine à l’acharnement, est restée “Di”.
Je suis pourtant contraint de noter, voir d’admirer, la persistance dans le négativisme, à la fois de la météo qui nous offre une grisaille de bon aloi (“mariage pluvieux, mariage heureux”, dit la sagesse populaire pour se consoler) et de certains parasites de la presse en ligne.
La dérive vers l’immédiateté de l’information, la dictature du buzz et l’obsession de l’audience a permis l’apparition au bas d’articles reprenant l’information la plus brute et la moins vérifiée, les commentaires de personnes le plus souvent dépourvues de la moindre qualification pour s’exprimer venant faire la preuve de leur inutilité, noyant sous un flot pathétique les réactions de ceux qui savent relativiser l’indigence journalistique.
Je commencerai par ceux qui se plaignent que l’on prenne du temps et de l’espace pour ces évènements alors qu’il y a tellement de sujets plus importants. Merci de vous exprimer, embryons de censeurs bien penseurs qui hiérarchisent les priorités dans l’austérité. Quelle information est plus importante qu’une autre sinon celle qui nous concerne ? Je me sens concerné par les bonnes nouvelles parce que j’ai envie d’en entendre et qu’elles se font trop rares dans l’information générale. Je me sens concerné par la place du mariage dans la société. Je me sens concerné par la création des icônes qui influenceront les foules – par adulation comme par rejet – avec plus de force que Lady Gaga. Je me sens concerné par ce que l’humain peut faire de beau et de grandiose. Je me sens concerné par l’attachement à son futur souverain d’un peuple aussi influent dans le monde.
Je rappellerai que ce sont les mêmes qui pourfendent les fastes royaux et qui reprochent l’évolution vers le bling-bling de la fonction présidentielle Française, c’est à dire l’excès de simplicité populaire que l’on ne peut décemment pas reprocher à Elizabeth II. Mais ce grand écart ne les gène pas. Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.
A ceux qui ne comprennent pas l’attirance pour la monarchie, je les invite à considérer qu’ils confondent peut être le conte de fée avec la politique. La fillette qui se déguise en princesse ne pense pas au monarque (ou alors peut être au papillon). L’humain est mû par le rêve, pas par le système. Ce sont les rêves qui créent les systèmes, et non l’inverse.
Enfin, il y a ceux que Desproges appellent les malcomprenants qui me font parfois rire et parfois soupirer, notamment celui qui sur le site du Parisien s’exclame “Encore des bourges” qui montre sans doute possible une mécomprenhension dramatique des mots qu’il utilise !
Alors fichez nous la paix, râleurs fatiguants, analphastupides, frustrés et tristes. Réjouissez-vous du bonheur des autres, cela vous en apportera un peu, et si vous n’en êtes pas capables, laissez-nous la liberté de le faire.
Vous aurez raté quelque chose, en tout cas ; la musique était très belle. Cela vous aurait fait du bien à l’âme.