Il y a d’abord eu deux A, en rouge, dans la marge.
Deux A, parce que la maîtresse trouvait ça trop bien écrit pour un seul A.
J’avais 9 ans, et les mots me parlaient déjà.
L’écriture est une matière vivante et les mots ne viennent jamais de nulle part. Pour qu’un écrivain puisse écrire, il faut le nourrir de mots. Il y eut donc des livre. Bibliothèque rose, bibliothèque verte. Encore des livres. Jack London, Agatha Christie.
Il y eut des lettres, des centaines de feuillets noircis, années après années, pour des correspondantes, pour des lecteurs.
Il y eut deux professeurs de Français aussi dissemblables que complémentaires. L’artiste et le technicien. L’homme de l’émotion et celui du rythme.
Puis il y eut Pierre Desproges et ses mots justes, Stephen King et ses ambiances, Frank Herbert et son imagination, Camus et son introspection. Et le cinéma intercala insidieusement son découpage et son rythme.
Puis il y eut l’écriture de ce premier roman, gardé bien au fond de mes tiroirs avec la conscience de son insuffisance.
Puis il y eut San-Antonio, et son irrévérence respectueuse du verbe. Céline l’étrange. Le retour aux classiques oubliés du lycée. La déception Flaubert, la révélation Stendhal, l’ennui Maupassant, la surprise Zola (Oui, j’ai quand même réussi mon oral du bac Français en ne lisant les ouvrages de la liste que 5 à 10 ans plus tard).
Puis il y eut ce second roman, refusé par un nombre vénérable de maisons d’édition.
Enfin, il y eut le troisième roman, ou plutôt longue nouvelle, plus ludique.
Écrire, c’est ce que j’aime faire, et vous qui me lisez êtes bien placés pour le savoir. C’est grâce à vous, grâce à ce blog ouvert pour me permettre de continuer à coucher des mots, que je m’y suis remis.
Grâce à Carène, parce qu’elle avance aussi dans ses rêves, parce qu’elle m’a incité à écrire pour le concours « Des mots pour Librinova ». Grâce à Mademoiselle Elle et grâce à la quarantaine qui relance les hommes sur le chemin de leurs rêves.
Alors sur le métier, j’ai remis mon ouvrage et ai réécrit mon premier roman. Celui que les éditeurs n’ont jamais reçu. Un travail qui s’est nourri des quinze années d’écriture qui ont passé après que je lui ai mis son premier point final.
Comme d’habitude, je fais les choses à l’envers. Point d’éditeur, mais Librinova pour la diffusion du roman en format numérique. Point d’éditeur, mais l’imprimeur SoBook et le plaisir de vous peaufiner moi-même un bel objet de papier en espérant ne pas avoir laissé trop de coquilles.
C’est étrange, le papier. Étrange par le travail que cela demande. Étrange de trouver sa tronche et ses mots de soleil et de sang sur ce beau support si tactile, si sensuel.
Étrange parce que ces mots ne sont pas de ceux que j’ai l’habitude de publier ici, même si mes thèmes de prédilections arrivent à vivre dans ce roman gris foncé, ce roman qui sent la poudre, le sel, le pin, et le sang.
À présent, je vous le soumets comme on lâche son enfant dans la cour des grands.
À vous de lui faire vivre sa dernière aventure : celle d’être lu.
Si vous l’aimez, merci de venir le dire. Laissez un commentaire là où vous l’avez acheté. C’est bon pour moi, c’est bon pour ceux qui se demandent s’ils peuvent le lire et c’est bon pour la suite.
Parce que le second roman est déjà en cours de réécriture.
Vous ne croyiez tout de même pas que j’allais m’arrêter à un seul rêve ?
Informations pratiques
Livre disponible en e-book (2,99 €) ou papier (9,99 €)
Pour toutes informations, extrait, liens d’achat : allez sur le site dédié (ou sur Amazon, ça marche aussi :-).
De quoi ça parle ?
Julien Cramey doit se marier à la fin de la semaine, mais avant ça, il a un truc à vérifier.
Un truc obsédant comme un enfant au regard étrange et sa trop charmante mère célibataire.
Un truc comme une pinède fréquentée par des terroristes trop aimables et des ravisseurs trop malins.
Un truc comme un jardin où le sable blond absorbe le sang jailli à l’ombre des pins.
Un truc qui mène là où des étoiles rouges et blanches pavent les allées du meurtre.
Et dans quel style te lances tu pour ce second roman ?
Bravo pour tout ce que tu accomplis.
Il semblerait qu’une personne voie sa vie changer en croisant les survivants du premier roman. Il peut se passer tellement de choses entre le dernier chapitre et l’épilogue…