Je cherchais une idée à la con pour écrire. Crevette d’Odouce n’a plus besoin de prouver sa compétence en la matière 🙂 Merci pour l’inspiration.
Il est là.
J’en suis sûr.
Il n’a même pas besoin de se cacher : c’est juste moi qui ne le voit pas au milieu de la jungle multicolore de petits papiers collant repositionnables.
C’est comme ça qu’on appelle des “Post-It” : Des papiers collants repositionnables.
Les Post-It pullulent autour des écrans. Surtout les vieux écrans ; ceux qui ont des bords larges que l’on peut agrémenter à loisir de cette mosaïque de papiers aux couleurs fluorescentes. Ils sont flashy, les petits Post-It. Hyper visibles. Mais visibles comme des arbres au milieu de la forêt. Il y a les arbres au feuillage jaune, ceux au feuillage rose, vert ou orange, mais je ne me souviens absolument plus sur quelle couleur j’ai écris ce fichu numéro de téléphone.
Les Post-It sont l’indispensable béquille pour pallier ma mémoire tellement défaillante qu’elle oublie qu’elle a noté quelque chose. Quelque chose comme le mot de passe de mon collègue en vacances, par exemple. J’ai répondu hier à quelqu’un que je ne le connaissais pas et il est là, sur un Post-It vert que j’avais oublié. Un petit Post-It discret, tout de même : c’est un mot de passe.
Celui-ci est rigolo. Il y a écrit “TODO” en gros, avec le feutre noir que j’ai perdu depuis un mois. “To do”, veut dire “à faire” en anglais. Je suis tellement une bête de bilinguisme que j’enlève l’espace et que je comprend quand même ce que j’écris. Après, il y a une liste. Plus le genre Bridget Jones que Prévert, quand même, mais je n’arrive pas à me relire, à part la phrase me proposant de classer une pile de factures. Tiens, je le ferai demain.
Sur le seul papillon rose – que j’ai du prendre dans un autre bureau – j’ai dessiné Gaston Lagaffe pendant la pause café. Il est plutôt réussi et il me regarde avec son air benêt. Je repense à ma pile de facture et je rigole tout seul. C’est ma pile de courrier en retard à moi. Mon collègue me regarde bizarrement. Il doit se demander si je viens de recevoir une blague par mail.
Bon, revenons à mon numéro de téléphone. J’en ai trouvé un. Il n’y a pas de nom. En fait c’est un numéro de portable et je cherche un numéro de téléphone fixe. Cela m’arrange, mais ne me dit pas à qui il appartient. J’hésite un peu à me débarrasser du petit papillon collant repositionnable orange fluo. Je le garde ; on ne sait jamais. Le nom de la personne à qui appartient le numéro me reviendra peut être.
Ah, en voilà un vraiment utile. Ce sont des codes informatiques. Les informaticiens sont des petits malins. Ils ont truffé la codifications de références : R2D2, C3PO, LEIA, STWR, VADR… bande de petits malins. Bon, il y a SEXE aussi. Depuis le temps, je connais ces codes par cœur, mais on ne sait jamais. Ce Post-It là a été fixé avec du scotch parce que “repositionnable” veut aussi dire qu’il se repositionne un peu trop tout seul.
Son voisin est aussi scotché, mais ce n’est pas un Post-It : c’est une carte de visite. Tiens, c’est rigolo ; le Post-It d’à-côté est décoloré, sauf la partie recouverte par la carte de visite. Ah, c’est ma nouvelle adresse e-mail que j’avais noté là-dessus. Je la connais, à présent. Je peux le jeter.
Hop, un Post-It de moins.
C’est comme un peu de mémoire qui s’enfuit, roulée en boule dans la corbeille. Un pan de moi qui a vieilli et se détache. Un souvenir devenu inutile comme le calcul d’une intégrale.
Alzeimer n’est qu’un courant d’air qui emporte les Post-It accumulés au bord d’un vieil écran.
C’est une jolie phrase. Il faudrait que je la note.
Qu’est-ce que j’ai fait de mes Post-It ?
Post-It est une marque déposée, bla, bla… article non sponsorisé, bla, bla.
Les utilisateurs de Post-It sont des artistes !
Certains seulement 🙂
Les post-il ça te sauve un homme :). Enfin sauf quand ta fille te les arrachent là tu n’as plus qu’à noter sur ta main (ou le front) et ne plus transpirer.
Avec tout ça tu m’as scotché!
Tu peux aussi essayer le post-it avec de la colle forte, non ?