des Mots > Une espèce disparue refait surface dans le métro parisien
4 juin 2015

resolveZoologie – (Washigton/Paris)

C’est un voyage dont se souviendront longtemps Ted et Bill Oukoi. Quelques semaines après leurs vacances à Paris, ces deux frères, habitants de l’état de New-York ont décidé de trier leurs photos de vacances. Et, au milieu des egoportraits – ou selfies, comme disent les américains – une photo leur est apparue étrange.

Une photo très étrange

« Ce qui m’a paru bizarre tout d’abord, c’est que ni Bill ni moi n’étions sur le cliché, témoigne Ted Oukoi à notre correspondant, mais comme j’ai une mauvaise vue, il m’arrive parfois de faire des egoportaits en oubliant d’activer la caméra frontale. C’est ce qui a du arriver. »

La photo, prise dans une station de métro aurait pu être banale, ne montrant que les personnes attendant sur l’autre quai.

« Mais alors que j’allais la supprimer, j’ai vu cet homme de l’autre côté, les mains dans les poches, semblant regarder quelque chose. Cela m’a intrigué, cette attitude. J’ai donc envoyé la photo à mon beau frère qui enseigne au MIT (Massaschussets Institute of Technology) qui l’a immédiatement envoyée à un des ses amis zoologue à l’université de Harvard »

Le professeur J. CulelayMouche du département de mammalogie du Museum of Comparative Zoology témoigne : « Lorsque j’ai vu le cliché, j’ai eu un choc. Ce qui peut avoir l’air d’un homme debout, les mains dans les poches en train de regarder sur le côté, m’est immédiatement apparu être un spécimen d’homo-analogicus, une espèce que l’on croyait disparue depuis plusieurs années. Il est tellement incroyable de le voir ainsi, dans son milieu naturel, le regard ne semblant accroché par aucun écran, les mains sans objet. Ouah, j’en suis encore retourné. »

Une espèce disparue

L'attitude qui a alerté les scientifiques. Photo T. Oukoi
L’attitude qui a alerté les scientifiques. Photo T. Oukoi
En effet, le cliché de mauvaise qualité montre un homme sans téléphone, sans tablette ou liseuse dans les mains, semblant regarder autour de lui avec naturel. C’est cette attitude que le professeur Lagité-Dubocal du CNRS décrypte pour nous.

« Le cliché, assez mauvais d’ailleurs, montre en effet l’attitude typique d’un homo-analogicus telle que la littérature le décrit. Sa capacité à lever la tête semble intacte et le fait qu’il semble ne pas avoir de trouble à ne pas utiliser un écran dans une phase d’ennui, peut effectivement pencher en faveur de cette hypothèse.
Néanmoins, nous avons demandé une expertise complémentaire, tout d’abord pour vérifier que la photo n’a pas été retouchée. Nous sommes également en contact avec la RATP pour tenter d’obtenir des images vidéo de ce moment. »

En effet, la réputation sulfureuse du Professeur CulelayMouche invite à la plus grande circonspection. Il a en effet déjà été condamné pour falsification de preuve photographique de la découverte d’une nouvelle espèce.

Par ailleurs, le professeur Lagité-Dubocal a une autre hypothèse, pas moins étonnante.

« Il pourrait s’agir d’un déconnecté, propose-t-il »

Ou un fanatique

Espèce disparue ou dangereux fanatique ?
Espèce disparue ou dangereux fanatique ?
Il a ainsi sollicité le commissaire de police Puteborgne qui nous explique qu’il y a en effet des similitudes entre homo-analogicus et les adeptes de cette secte qui pratiquent l’exclusion numérique et prônent le contact physique. Un consensus scientifique existe d’ailleurs sur les dangers de ces pratiques : maladies (syndrôme grippal, MST, voire fécondations impromptues), absence de filtre sociaux (avatars, pseudos) traumatisante, alcoolisme de groupe, traumatismes musculaires lors de pratiques de danse sous psychotropes etc…

« Ces personnes sont assez dangereuses, précise-t-il, car elles savent recruter les plus faibles et leur font perdre tout contact avec leur famille ou leurs amis en pratiquant une communication basée sur l’interaction directe. C’est d’ailleurs peut être ce à quoi l’on assiste sur la photo ; la personne regardant manifestement en direction opposée de celle d’arrivée du métro, on peut supposer qu’elle regarde un autre adepte, ou cherche à attirer une victime. »

Si la sphère politique semble peu concernée par le problème, le Front National s’est néanmoins fendu d’un communiqué fustigeant l’inaction du gouvernement dans le repérage et le fichage de ces personnes.

« C’est assez difficile de les repérer puisqu’ils n’utilisent pas de communication numérique, se défend le commissaire Puteborgne, et le fait que tout un chacun soit penché sur un écran limite les signalements, ainsi qu’on le constate avec la jeune femme sur la droite de l’image qui ne l’a sans doute même pas vu. Nous sommes obligés de recourir à la vidéosurveillance pour qu’ils apparaissent enfin sur un écran et là encore, nous ne pouvons pas faire grand chose : la communication physique, aussi repoussante soit-elle, n’est pas encore interdite. »

Le phénomène restant marginal et les personnes dénumérisées pouvant retrouver toutes leurs capacités après un stage d’une semaine dans un milieu équipé de simples smartphones, ce type de législation n’est pas encore à l’ordre du jour, estime-t-on à la commission de santé publique de l’Assemblée Nationale.

Toujours est-il que scientifiques et policiers s’accordent sur un point : « Nous le cherchons ».
Si les motivations sont diverses, la traque, elle, a bien commencée.

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