La Reine des Neiges est un conte de Hans Christian Andersen dont je viens tout juste de retrouver une version dans le bazar de Ti-cul. C’est aussi le titre de quelques films, dont le dernier, concocté par les studios Disney, est déjà sorti outre-Atlantique sous le nom de Frozen. Bien qu’il soit prévu ce mercredi sur nos écrans, le Grand Rex de Paris est pistonné et, par un bel après-midi d’une fraîcheur de circonstance, nous nous sommes retrouvés dans une queue longue comme un hiver sans neige dans le but d’atteindre la grande salle de 2 702 places pour répondre à l’interrogation primordiale de mon rejeton : est-ce que ça va faire peur, La Reine des Neiges ?
Je n’en étais pas très sûr, moi-même. Je ne garde pas un souvenir très détendu de la lecture de ce conte, ni des avatars de la Reine des Neiges qu’il a semé ici et là que je lui associe instinctivement, notamment celui joué par la glaçante Tilda Swinton dans Les Chroniques de Narnia. J’aurais pourtant dû me douter qu’un film qui donne à Dany Boon le doublage d’un bonhomme de neige ne pouvait pas être bien méchant.
Passés l’arrivée, la récupération du seau de friandises, le pipi room, nous nous installons au premier balcon, devant la Féerie des eaux, spectacle aquatique et musical de jets d’eaux et de lasers sur scène qui donne un résultat étonnant et très réussi. À regarder mon fils danser et chanter, je me suis dit que j’avais un gros retard à combler dans ma culture musicale. J’ai même découvert que Papaoutai avait des couplets… Bref.
Au trente-troisième “Quand-est-ce que ça commence ?” la lumière (re)baisse et le film démarre avec plein de beaux flocons, de la musique et une chanson qui vous met d’emblée dans une ambiance glacée, joyeuse et drôle que l’on ne quittera plus.
Dans ce dernier opus de la fabrique à rêve de Walt Disney, il y a deux princesses pour le prix d’une. Cette fois, elles ne chantent pas avec des oiseaux dans la main… Comment ? Les canards sont des oiseaux ?
Dans ce dernier opus de la fabrique à rêve de Walt Disney, disais-je, il y a deux princesses pour le prix d’une et comme de bien entendu, il y a un truc qui va de traviole. La princesse Elsa gèle tout ce qu’elle touche, au risque de blesser ses proches. Elle vit recluse, dominée par ce pouvoir qui la mènera à l’exil au crépuscule de son couronnement.
Sa soeur, Anna, gaie et insouciante au point de chanter dans les jardins avec des volatiles comme dans tout Disney, qu’il se respecte ou s’auto-parodie, laisse son prince super charmant sitôt rencontré pour se lancer à la poursuite/recherche de sa soeur qui vient de transformer l’été en hiver. Elle s’élance donc en robe dans la neige d’été. Oui, je sais ; je viens de dire qu’elle est insouciante. L’autre soeur n’est que givrée.
Elle y (re)croisera Kristof, le vendeur de glace au chômage technique pour cause d’hiver précoce, son renne Sven qui a emprunté ses vocalises à Chewbacca, des trolls chaleureux et bouchés comme une mère juive quand son fils ramène une fille, une sorte de Golem glacial et accueillant comme le videur qu’il est et, bien sûr, un bonhomme de neige qui s’appelle Olaf et qui aime les câlins, lequel est doublé par Dany Boon qui ne m’a même pas agacé malgré la voix qu’il prend ! Incroyable magie Disney.
Parlant de voix, celle des princesses demandait certes de jolis timbres mais aussi de beaux talents de chanteuse. Mission accomplie avec une préférence pour la personnalité vocale d’Anaïs Delva qui double Elsa, personnage un peu plus complexe que celui d’Anna, pur stéréotype de la princesse Disney girly aux grannnnnnnds… enfin, aux immenses yeux énamourés et au QI… heu… au QI de princesse Disney aux immenses yeux énamourés.
La complexité n’est pas le maître mot de ce dessin animé marqué d’un manichéisme bon enfant gentil/méchant chaud/froid prince/gueux (tous deux charmants) avec un peu de traîtrise et de bris de chaînes, d’aspiration à la liberté pour inspirer les pré-ados de la salle qui n’en demandaient pas tant. Cela n’empêche pas de passer un bon moment, avec une constante comique efficace qui détend les mandibules (éventuellement au second degré… Surtout se retenir de rire pendant le passage romantique… Se retenir… Il est long, la vache… YES ! J’ai tenu), des poursuites fantastiques, des bons sentiments, un moment d’héroïsme épique, des gentils et des méchants, pas de sang mais ça a été juste quand Elsa s’est inspirée du T-1000.
Vous l’aurez compris, ça part un peu dans tous les sens, mais sans être brouillon le moins du monde, avec un rythme soutenu qui ne laisse pas le temps de se demander ce que l’on fait là, et, du point de vue de Ti-cul, pas une seconde pour piocher un bonbon dans le seau, au risque de quitter l’écran des yeux.
Il faut dire que le film est magnifique. Les personnages principaux sont d’une texture délicate, mais la palme revient à la neige et à la glace. L’animation de la neige est un délice visuel, quand la glace permet le grandiose du palais de la Reine des Neiges…. Mais aussi le danger. Le reste du paysage, et notamment les rochers, ne sont pas en reste. Vous vous demandez pourquoi je parle des rochers ? Hé, hé…
“Par les créateurs de Raiponce” dit l’affiche, La Reine des Neiges est à mon sens, mais je ne suis pas spécialiste, sinon je ferais du marketing, destiné à un public d’un peu plus jeunes enfants et pré-adolescentes dont les rires et silences rythment la salle où brillent leurs yeux et s’émerveillent leurs oreilles, à moins que ce ne soit l’inverse… Heu, non. Il rêveront ensuite devant la jolie morale qui dit que l’amour arrange tout qui gardera lumière et pureté à leur regard pour encore quelques temps comme s’ils n’avaient pas remarqué que c’est l’amour qui fout le bordel dans ce film ! Encore heureux que ce soit lui qui arrange tout !
Je laisserai le dernier mot à mon Ti-cul ; ti-gars de 7 ans qui a “adoré Olaf [insérer ici une imitation] et quand l’autre, le grand, il fait parler le renne et mon moment préféré… C’est tout le film”.
Qu’est-ce que vous fichez encore là ? Courez acheter vos places ! Et n’oubliez de revenir compléter cet article avec vos commentaires.
Repères
La Reine des Neiges (Frozen)
Film d’animation américain de Chris Buck et Jennifer Lee
Vu en 2D et en Français (France) avec les voix de Emmylou Homs, Anaïs Delva, Donald Reignoux, Dany Boon
Fiche AlloCiné
En effet, vu avec toute la petite famille
Papa, maman et deux petits gars de 5 et 3 ans !
Tout le monde a adoré, la prestation des chanteuses est incroyable (moi qui ne suis pas un adepte en général)
L’univers graphique est fabuleux
Bref, un disney qui va devenir très vite un grand classique … A voir absolument et pour notre part, il fera très certainement partie de la DVDthèque
Merci pour l’article et le blog !
Je n’irai pas jusqu’à le ranger dans les grands classiques, mais il je suis tout à fait d’accord sur le fait qu’il a toute sa place dans l’enfanthèque de la maison pour renouveler l’enchantement à l’occasion.
Merci pour ton commentaire.