Et voilà, j’ai recommencé : je suis retourné voir Matt Damon abandonné seul sur une planète lointaine. Mais cette fois, rien à voir avec « Interstellar » la fresque poétique intergalactique et inter-dimensionnelle de Christopher Nolan ou l’acteur se retrouve également dans cette fâcheuse posture sur un planète gelée.
Cette fois, destination LA planète rouge. C’est plus coloré, moins glacial le jour, mais pas forcément plus accueillant.
Dans ce « Seul au monde » spatial qui sent bon son Ridley Scott avec ses plans détaillés et son réalisme jusque dans l’invraisemblance, l’astronaute Mark Watney (joué par Matt Damon, donc), laissé pour mort sur mars, va tenter de survivre, seul sur la planète.
Les bandes annonces laissent peu de place à la surprise, allant jusqu’à reprendre des dialogues de la dernière scène du film. On sait donc que Watney va chier de la science (sic), mais aussi de l’engrais pour ses patates, se prendre des tempêtes martiennes et se faire exploser un truc dans la figure. On sait aussi que les secours sont à 225 millions de kilomètres et qu’ils mettront quatre ans à arriver. À condition de savoir qu’ils ont quelqu’un à secourir.
Le reste de l’aventure est basé sur un scenario solide et accessible (c’est dire s’il n’est pas philosophique) qui arrive à nous tenir en haleine pendant 2 heures pendant que Watney transpire dans son scaphandre (il se douche, aussi, avis aux amateurs et -trices) pour survivre avec une ingéniosité qui renvoie MacGyver je ne sais trop où. J’en perds mon espace-temps, moi.
Pendant qu’il cherche des solutions, nous profitons des magnifiques paysages désolés dans lesquels il promène son rover alors que les geeks et geekettes de la NASA se passent des photos satellites floues pendant leurs loisirs ou dorment dans leur bureau. Ou dans les supercalculateurs : c’est climatisé.
Passons à présent aux bémols.
D’abord, les goût musicaux du capitaine Lewis (Jessica Chastain, une autre ancienne d’Interstallar, mais cette fois, elle peut piloter le vaisseau) ne sont pas si dégueu. C’est toi qui a des goûts de chiottes, Mark. Je te concède que du disco sur Mars, ça peut surprendre et qu’il ne faut pas en abuser mais avoue que « Stay’in alive » aurait eu de la gueule. Ils ont préféré « I Will Survive ». Va comprendre.
Ensuite, à l’instar de « Gravity », film dont j’ai déjà parlé ici auquel je le comparerais pour sa volonté de vraisemblance et la perméabilité scientifique nécessaire à sa bonne compréhension, le film perd en crédibilité en approchant de la fin à cause de la gradation dans les coups durs qui confine à l’acharnement autant qu’au ridicule. On touche là à la limite de l’exercice de s’adresser à un public intéressé par la conquête spatiale et de le lâcher en route pour faire de l’entertainement.
Le reste du temps, on ne boude pas son plaisir qui justifie le prix de la place de cinéma quand on aime les films pour se détendre, les acteurs de talent et que Matt Damon fasse du Matt Damon, c’est à dire le gros nounours cool toujours à la pointe de l’humour. On aime aussi que le héros n’embrasse pas l’héroïne qui ne quitte même pas son mari à la fin et que, pour une fois, Sean Bean survive au film.
Seul sur mars (The Martian)
Film Américain de Ridley Scott (2015)
Avec Matt Damon, Jessica Chastain, Kristen Wiig et plein de beau monde dont Chiwetel Ejiofor qui doit en avoir marre de devoir épeler son nom.
Vu en 3D et VOSTFR
Fiche Allo-Ciné